Revista TriploV de Artes, Religiões & Ciências .
ns . nº 55 . dezembro 2015 . índice


 
 




Marie-Paule Desaulniers
est philosophe de l’éducation et pédagogue. Elle a formé les futurs enseignants en philosophie de l’éducation, éducation sexuelle et en éthique professionnelle à l’Université du Québec à Trois-Rivières (Canada) pendant de nombreuses années. Parallèlement à sa carrière universitaire, elle s’est adonnée au chant choral et au tango qu’elle pratique toujours avec bonheur.
 
MARIE-PAULE DESAULNIERS

Éthique, rencontre et sexualité; et si le tango, tout comme l’éducation sexuelle, nous permettait de comprendre ces réalités?

Université du Québec à Trois-Rivières. Séminaire de recherche « indisciplinaire » Danse et espace intime. Vendredi le 17 juin 2011

À Michèle Occelli, une amie inspirante,  
médecin formateur en éducation sexuelle
et danseuse de tango

 

Le titre de ce texte est probablement déconcertant; il le sera un peu moins quand il aura été précisé que comprendre, dans cette phrase, signifie autant  saisir, percevoir, ressentir que comprendre rationnellement.  Le tango est une expérience qui peut, comme toute autre expérience, permettre de réfléchir et de saisir sa vie, comme l’on saisit un partenaire dans ses bras, comme l’on saisit sa vie à bras le corps.

C’est une approche  personnelle et très libre du thème qui est proposée, fondée sur une triple expérience; d’abord celle de formation des éducateurs en éducation sexuelle qui a duré presque trois décennies, puis celle de  formation des éducateurs et des professionnels en éthique professionnelle qui dure depuis dix ans et finalement celle de la pratique du tango  commencée il y a quelques années.

Pour comprendre ce qui suit, quelques précisions s’imposent concernant le tango et l’éducation sexuelle. Le tango en question est le tango de salon, différent du tango des spectacles et des démonstrations de professionnels, tant par l’ampleur des mouvements et la virtuosité technique que par la signification de l’activité. Il s’agit d’une danse sociale et d’une danse de couple hétérosexuel ou homosexuel, une danse vécue et non pas seulement une danse regardée.  L’éducation sexuelle qui sera abordée consiste en une démarche explicite, organisée et collective qui permet dans un environnement éducatif d’avoir accès à de l’information sexologique et de réfléchir ensemble à la sexualité (1). 

Repasser par les trois étapes professionnelles et personnelles qui viennent d’être mentionnées a été l’occasion d’effectuer une synthèse sur le fait d’apprendre à propos de la sexualité, de la rencontre et de l’éthique.  Il s’agit de réfléchir à la façon dont on mène sa vie comme on mène le bal, avec des valeurs qui protègent les personnes c’est-à-dire avec une éthique. Cette réflexion sera présentée en usant des pas de tango, en dansant. 

1-    Une éthique de la rencontre plutôt qu’une morale  

Pour commencer, faisons quelques pas de côté par rapport à la morale.

La sexualité peut malheureusement être est le lieu de nombreux comportements dénués de toute morale; la violence qui peut aller jusqu’au meurtre, le viol, l’exploitation, le harcèlement, l’abus de confiance et la diffamation.  Ce n’est pas un hasard si la vie sexuelle fut le lieu de prédilection de la morale catholique, avec une  sévérité toute  particulière pendant le XIXème siècle ultramontain du Québec. L’éducation sexuelle reposait sur une conception négative de la sexualité comme danger, faute et punition divine. Elle  était essentiellement négative et  comprenait des obligations morales, des limites et des  interdits. Parmi ces derniers se trouvait celui de danser. Finalement, la vie sexuelle pouvait se conjuguer sous deux modes fortement réglementés; les devoirs conjugaux ou la chasteté ecclésiastique. La sexualité n’est pourtant pas le lieu exclusif ou emblématique de la vie morale. Cette dernière  concerne toutes les composantes de la vie personnelle et sociale ; les relations humaines, le travail, la santé, l’argent, les loisirs, la politique etc. Cette surmoralisation de la sexualité a amené la révolte que l’on sait avec pour conséquence qu’il est assez difficile de lier actuellement la vie sexuelle et les valeurs et de proposer une éthique de la vie sexuelle. Cela n’empêchera nullement d’essayer, en proposant non pas une morale fondée sur la peur de la sexualité et un catalogue de comportements permis et défendus mais sur les valeurs  qui se situent en amont de la morale et la fondent comme l’explique le philosophe Paul Ricoeur (2). La vie sexuelle exige une éthique mais pas nécessairement une morale répressive par rapport à laquelle est propose un  pas de côté, quasiment un grand écart.

2- Apprendre à être un homme, apprendre à être une femme.  

2.1 Le but de l’éducation sexuelle

Apprendre à être un homme, apprendre à être une femme, tel est l’objectif global de l’éducation sexuelle. Elle permet à chaque personne de prendre conscience de sa dimension sexuée et de l’intégrer à sa vie,  dans un projet de vie qui lui ressemble. C`est une démarche continue, qui dure tant que dure la vie; il s’agit de faire des pas en avant. 

L’éducation sexuelle  permet pendant l’enfance de prendre conscience de son identité sexuelle masculine ou féminine, de son corps avec ses caractères sexuels secondaires qui apparaissent à la puberté; pilosité, mue de la voix, seins, hanches, développement des organes sexuels internes et externes, silhouette masculine ou féminine. Elle permet de s’approprier son corps et parfois d’en être fier. Elle favorise l’acceptation de la sexualité comme dimension de toute vie humaine, quelle que soit le mode de vie et le type de comportement sexuel; célibataire, en couple, en famille, en communauté. Elle permet de comprendre aussi bien la composante naturelle ou biologique de la sexualité que sa composante culturelle ou sociale. La sexualité n’est ni bonne, ni mauvaise intrinsèquement; elle dépend de la perception que l’on en a, qui entraine des façons de vivre différentes. Quand la sexualité est perçue comme une force éruptive, elle est ressentie comme telle et entraine des comportements violents; quand elle est perçue comme un lien social, elle est ressentie comme attraction sexuelle et mène à des contacts sexuels et à des relations interpersonnelles. En dernier lieu, l’éducation sexuelle permet de comprendre que la vie sexuelle implique autrui autant que soi-même. La sexualité est une force qui unit ne serait ce qu’au niveau des cellules reproductrices; la relation sexuelle est une rencontre interpersonnelle où la relation à l’autre peut n’être que fantasmée comme dans la masturbation ou  virtuelle comme dans l’espace informatique. Ce qui nous amène aux portes de l’éthique c’est-à-dire des valeurs nécessaires pour vivre avec autrui. Les valeurs, comme les normes qui en sont issues sont indissociables de la vie sexuelle.  On a pu confondre un temps la libération sexuelle avec une liberté totale mais ce temps n’a pas duré; en fait, il n’a jamais existé dans aucune société. Il est notable que la révolution sexuelle a amené, au contraire, de nouvelles normes de performance sexuelle qui posent des problèmes éthiques nouveaux (3).  L’éducation sexuelle quand elle ne se limite pas à des techniques érotiques ou contraceptives,  incite au respect de soi et d’autrui et à la responsabilité de ses comportements sexuels (4).  

 Quelle relation peut-on alors établir entre l’éducation sexuelle telle qu’elle vient d’être sommairement présentée et le tango? Pour établir cette relation, passons par l’apprentissage et posons-nous la question suivante; qu’est-ce qu’on intègre en dansant le tango?

2.2 Le tango comme mode d’intégration de la dimension sexuelle

Le premier apprentissage du tango est une prise de conscience du corps, le sien et celui d’autrui, voire de son corps grâce au contact avec celui d’autrui. La conscience du mouvement, du déplacement dans l’espace, du rythme interne de la respiration, du rythme externe de la musique, les sensations visuelles, olfactives, tactiles provoquées par le corps d’autrui, le contact physique et les sensations de souplesse, de raideur, de chaleur ou d’abandon qu’il procure font vivre le corps à un niveau d’intensité inusité. Apprendre à danser est aussi apprendre à habiter son corps.

 Le second apprentissage est une relative maîtrise de l’image corporelle. Après quelques années de tango survient fréquemment un changement dans l’attitude corporelle, un dévoilement progressif du corps, une mise en valeur nouvelle (5). Ce corps qui danse se précise à soi-même et aux autres.

Dans cet élan, le corps est progressivement affirmé et l’image de soi sexuée est valorisée. Ce n’est pas seulement le plaisir de la danse qui est en jeu, mais celui de devenir soi,  de mieux en mieux.

De façon plus immédiate et plus agréable que dans d`autres apprentissages, l’estime de soi comme danseur ou danseuse  grandit et participe à l’estime de soi comme homme ou comme femme.  Ce développement s’effectue avec des partenaires de danse et sous le regard d’autrui pendant les cours et les practica*; c’est donc aussi un développement social comme nous le verrons dans la suite de ce texte.   

Dans l’éducation sexuelle comme dans le tango, il s’agit toujours d’apprendre à être un homme, une femme et de se développer comme tels.  

3- Apprendre à gérer le désir  

Apprendre à gérer le désir, le sien et celui d’autrui fait autant partie de l’éducation sexuelle que de l’apprentissage du tango.

3.1 La place du désir dans l’éducation sexuelle

 Une fois reconnue la double fonction reproductrice et érotique de la sexualité, il s’agit d’apprendre à les vivre, c’est-à-dire d’intégrer la sexualité dans sa vie personnelle et sociale. L’énergie de la fonction érotique doit être comprise et gérée.  L’éducation à la sexualité qui fut obligatoire dans l’école québécoise des années 80 à l’année 2000 parlait assez justement de « comportement d’approche et d’invite » pour  décrire les expressions socialement acceptables du désir comme la  drague ou le flirt (6) qui permettent aux jeunes d’approcher l’autre.  Il faudrait ajouter maintenant une réflexion sur l’hypersexualisation des jeunes (7) qui les amène à adopter des attitudes sexy et des comportements érotiques imités des adultes vedettes du show business et de l’industrie pornographique. Certes, ce sont des comportements d’apprentissage de la capacité d’attraction mais ils véhiculent des messages dont  les jeunes ne sont pas en mesure de contrôler les effets, ni même parfois de comprendre la signification. Les jeunes  en sont les premières victimes.  

3.2 Le tango comme expression du désir

Quant au tango, c’est en apprenant à faire des pas en avant dans la reconnaissance et l’affirmation de leur identité sexuelle que les danseurs vont vers leurs partenaires ou les laissent venir vers eux. Ils finissent par danser l’un contre l’autre et le désir de ce contact souhaité le plus harmonieux ou le plus passionné possible fait partie du succès remporté par le tango.  Plus que toute autre danse sociale, le tango porte le désir, il l’illustre et le met en scène.

3.3 Le caractère érotique et sensuel du tango

Le tango est une danse à caractère érotique tout en n’étant pas une danse érotique dont le seul but serait de stimuler sexuellement des spectateurs masculins tout en leur faisant consommer de l’alcool.  Il n’a rien à voir avec les danses érotiques de contact ou de poteaux et les danseuses du même nom  que l’on retrouve dans les clubs. Pourtant, son caractère érotique évident fascine, provoquant chez les spectateurs parfois l’envie, parfois la gêne, parfois un mélange des deux.  Ce n’est pas sans raison que cette danse a été perçue à la fois comme irrecevable dans la bonne société argentine mais comme emballante et émoustillante dans les salons parisiens des années 30, la tolérance par rapport à l’expression érotique n’étant pas la même dans les deux sociétés. Ce n’est pas un hasard non plus si cette danse a le succès actuel que l’on connait dans des sociétés occidentales où l’expression publique de la sexualité et du désir ne posent plus problème.  Le regard le plus néophyte ne peut que remarquer dans le tango l’enlacement plus ou moins étroit des partenaires (l’abrazo*), les torses plaqués l’un contre l’autre,  les mouvements nettement érotiques de la  jambe de la danseuse enroulant la cuisse de son partenaire ou se lançant entre les jambes de ce dernier (gancho*). Parfois, c’est la jambe de l’homme qui s’avance fermement entre celles de sa partenaire, provoquant à dessein un mouvement vif de la femme qui relève sa jambe autour des hanches du danseur; il est difficile de trouver plus explicite comme mouvement érotique. À ces mouvements ajoutons la mobilité des hanches féminines dans les pivots en huit (ochos*), la cambrure féminine parfois exagérée, les vêtements ajustés, les bas résille et les talons aiguilles qui participent d’une esthétique de prostituée et l’affaire est conclue. Le tango met en valeur de façon érotique le couple et tout particulièrement la femme, pour son partenaire, pour les spectateurs et accessoirement pourrait-on dire, pour elle.  Tout en appréciant la danse, il est possible de ne pas être totalement en accord avec cette mise en scène particulière, ni avec ce qu’elle transporte comme conception dépassée et négative de la femme comme  allumeuse, fatale et vénale.  

3.4 Le tango comme métaphore  amoureuse

Le tango est une métaphore de l’union sexuelle et de la passion amoureuse qu’il présente dans une mise en scène esthétisée. C’est une forme d’art qui évoque sans la présenter réellement la rencontre, la fusion, la passion. À la différence de la pornographie qui expose des comportements sexuels réels en se focalisant sur les organes sexuels et sur l’orgasme, le tango est une évocation érotique puissante, certes, mais seulement une évocation.  Il n’existe aucun risque immédiat de nature sexuelle dans le tango. Danser n’est pas faire l’amour, même si chacun reconnait que l’un peut éventuellement mener à l’autre, mais plus tard, dans un autre lieu que la salle de danse. Le tango est une danse érotique et sensuelle portée par une musique et des poèmes qui exaltent la passion amoureuse,  le plus souvent contrariée.  La  douleur, la tristesse, le désespoir sont portés par le tango chanté et sont exprimés dans les chorégraphies torrides, presque violentes des danseurs professionnels. Ce que donne à voir le tango, c’est une représentation ritualisée de l’attraction érotique qui ne dit pas le tout de cette danse.  Limiter le tango à l’érotisme est aussi réducteur que limiter la sexualité à l’érotisme ou bien limiter la rencontre amoureuse à la relation sexuelle. C’est une sorte d’appauvrissement volontaire par aveuglement devant  l’intensité érotique.  Il est facile de tomber dans le piège de la drague en déduisant une disponibilité sexuelle de la part des danseuses et des danseurs habiles dans l’expression de la passion amoureuse, erreur dans laquelle tombent certains spectateurs.  Le tango est une danse de couple et une danse de salon, pas une antichambre.  Remarquons que l’on retrouve la même erreur interprétative en éducation sexuelle quand les personnes - le plus souvent des opposants à cette forme d’éducation- imaginent que parler de sexualité avec les jeunes les incite à avoir des comportements sexuels précoces, alors que les recherches scientifiques et la pratique pédagogique prouvent abondamment le contraire depuis des années. Certains opposants sont allés jusqu’à prédire dans leur croisade des années 80 contre le programme d’éducation sexuelle à l’école, que les professeures  auraient des relations sexuelles devant les élèves et leur montreraient comment se masturber. Le désir exprimé par une parole ou illustré par une danse  peut alimenter bien des fantasmes.  

3.5 Une éthique du tango

 S’il est impossible d’éluder l’aspect érotique du tango, ce qui serait le dénaturer et lui ôter son énergie vitale, il est cependant possible de l’intégrer à la pratique sociale de la danse. De la même façon l’éducation sexuelle ne vise pas à éteindre le désir mais à l’intégrer dans une relation humaine et un projet de vie. Dans les deux cas, Éros est non seulement civilisé mais civilisateur.

Pour conserver toute son intensité et sa puissance évocatrice au tango sans risquer de dérapage sexuel, des moyens ont été mis en place progressivement  pour encadrer cette danse. Ce sont de véritables règles  transmises oralement  entre danseurs, constituant une sorte de code du tango.  (9). Tout d’abord, certaines règles s’appliquent à la danse elle-même ; des normes de décence vestimentaire et gestuelle s’y appliquent comme dans toute autre activité sociale. Ensuite le contact physique est limité au haut du corps, à l’exclusion du bassin, les jambes restant libres pour permettre les pas de danse.  À la différence du slow, ni les frottements, ni les baisers, ni les caresses ne sont tolérés pendant la danse.  D’autres règles codifient l’invitation dans le rituel du cabeceo* ou léger signe de la tête de l’homme accompagné du regard en direction de la danseuse choisie. La discrétion de cette invitation permet à la danseuse de refuser en faisant mine de l’ignorer ou d’accepter par un léger signe de tête ou un sourire. Si elle empêche une compétition sauvage entre mâles dominants et leur évite la honte d’un refus public, elle ne confère malheureusement aucune initiative aux danseuses. Cette partie du rituel est régulièrement mise en brèche au Québec dans le contexte convivial des practica ou des milongas* entre amis pendant lesquels les danseuses se permettent d’inviter leurs partenaires. D’autres éléments restent constants tels la limite de temps d’une invitation à une tenda* soit trois ou quatre danses consécutives séparées par une musique très différente de celle du tango. Cette règle permet de ne pas monopoliser les partenaires ou de se sauver la tête haute. Ou encore le sens de la danse qui exige que tous suivent en dansant le sens inverse des aiguilles d’une montre afin d’éviter chutes et accrochages.  Ce que ce code exprime, c’est une considération pour autrui et un sens de la responsabilité collective.  Sans trop forcer la note, il est possible de parler ici d’une sorte d’éthique du tango  visant à domestiquer la puissance érotique de cette danse.  Apprendre à danser ne se limite pas à danser avec une personne mais à danser avec elle dans un groupe de danseurs. C’est aussi un apprentissage social qui permet  de s’intégrer à la communauté tango.

4-     Apprendre à aller vers l’autre 

Oser la rencontre, prendre le risque du contact puis de l’intimité, tels sont les objectifs de la vie sexuelle et du tango. Dans les deux cas, il faut apprendre à aller vers l’autre, à faire un pas vers l’autre.  Le film de Stéphane Brizé Je ne suis pas là pour être aimé illustre de façon remarquable à quel point ces deux apprentissages dont l’enjeu ultime est la rencontre sont complémentaires et indissociables.

4.1 Le tango comme métaphore de la rencontre

Le tango se présente aussi  comme une métaphore de la rencontre amoureuse, le plus souvent malheureuse. La jalousie, l’abandon, l’infidélité et la solitude sont des thèmes récurrents de la littérature du tango et de sa musique. Ces formes d’art ont  permis à des immigrés, célibataires et marginaux, d’exprimer leur difficile condition dans les quartiers du port de Buenos Aires au début du XXème siècle. L’aspect dramatique de la rencontre amoureuse racontée dans le tango des origines est en contradiction totale avec le désir actuel de rencontre des danseurs !!  Les étapes de la rencontre sont néanmoins révélatrices des enjeux de celle-ci. D’abord, il y a la rencontre de deux danseurs ; l’accord passe par l’harmonie de la danse ou par le comique de situation généré par les pas maladroits des danseurs débutants, s’ils sont capables d’en rire ensemble.  Puis le couple passe à l’étape suivante qui est celle de partenaires de danse; c’est un couple occasionnel déterminé par sa fonction, qui peut devenir un couple stable.  L’étape suivante est celle de la rencontre de deux personnes qui, entre autres, dansent ensemble le tango. À ce moment, l’attraction érotique et la maitrise technique sont intégrés à une relation interpersonnelle plus large qui peut être amicale ou amoureuse.  Cette séquence n’est pas toujours  liée à une seule personne, bien que ce souhait d’unité exclusive s’exprime souvent. Des danseurs peuvent avoir des partenaires de danse occasionnels ou réguliers; ils peuvent dissocier leur activité de danseurs de leur vie de couple.  Quelque soit leur choix, ils vivent grâce au tango certains types de rencontres qui les nourrissent.  À chaque étape de cette rencontre, le niveau de connaissance de soi et d’autrui s’approfondit et l’intensité des sentiments suit cette évolution. À chaque étape, une éthique de la rencontre est essentielle pour respecter les personnes en cause. 

4.2 La rencontre de l’autre à l’adolescence

De la même façon mais dans un autre registre, l’apprentissage de l’adolescence est centré sur la rencontre amicale et amoureuse; l’éducation sexuelle aide à comprendre ce qui se vit ou ce qui est désiré. Le défi des garçons comme des filles est d’oser approcher individuellement l’autre, en dehors du groupe de copains.  Intégrer ses pulsions sexuelles dans une rencontre n’est pas une mince affaire quand cette pulsion est à son niveau maximum comme c’est le cas chez les garçons adolescents. Un des défis de la rencontre est d’intégrer la sexualité dans une relation interpersonnelle. Devant la difficulté de l’entreprise, certains adolescents vont répartir les rôles à différentes personnes. Ils auront tout à la fois, une « fuck friend » avec laquelle ils ne partagent que leur vie sexuelle, une blonde qui joue le rôle de maîtresse et d’amoureuse, une amoureuse qu’ils aiment sans la toucher et quelques amies ou copines. Certains hommes vont continuent cette segmentation des relations humaines et des comportements sexuels pendant leur vie adulte. Or ce compartimentage des fonctions n’est en aucune façon compatible avec le désir d’union et parfois de fusion des adolescentes, d’où d’inévitables tensions entre jeunes et parfois aussi, entre adultes. Le défi de rencontrer l’autre avec tout ce qu’il est constitue un défi de nature éthique puisqu’il amène à considérer l’ensemble de la personne et non pas seulement son attraction érotique ou les besoins érotiques et affectifs qu’il pourrait combler. Le risque est toujours présent de n’utiliser autrui que comme un moyen de se satisfaire, de l’instrumentaliser en le compartimentant dans un rôle précis.  

4.3 Quand l’autre n’est plus qu’un moyen

Ces risques d’instrumentalisation d’autrui existent également dans la rencontre de l’autre du tango; ils sautent aux yeux de tout observateur  perspicace de la scène du bal. 

Le premier risque est le narcissisme des danseurs qui se regardent danser et se complaisent dans ce spectacle; des danseuses qui usent des embellissements à temps et surtout à contre- temps  ; « Regardez ce que je sais faire » ; des danseurs qui se pavanent dans leur habileté de guideurs;  « Regardez ce que je lui fais faire ». Leur danse et leurs partenaires ne sont alors que des faire-valoir.

 Le deuxième risque qui est le corollaire du premier, est l’exhibitionnisme. Les danseurs montrent et démontrent leur habileté individuelle sans considération de la personne avec laquelle ils dansent. Ils prennent et gardent l’attention sur eux en épatant la galerie, ils oublient leur partenaire qui n’est en plus un ou une. Parfois, ils en arrivent même jusqu’à  oublier la musique !

Le troisième risque est lié au choix exclusif du meilleur partenaire, les autres danseurs étant relégués aux oubliettes.  La belle danseuse-trophée, le danseur le plus expérimenté sont choisis à l’exclusion de toute autre personne. Il s’agit d’être admiré, non de rencontrer une personne.

 Le dernier risque est moins évident car il demande un œil avisé pour être repéré. Il s’agit de la violence verbale, de la brusquerie ou de la jalousie exprimés pendant la danse ou après celle-ci. Certaines attitudes de propriétaires relèvent de cette catégorie, de même que les critiques acerbes et dévalorisantes adressées à mi-voix aux partenaires.

 Dans tous les cas, nous avons affaire à des manques de respect et à une négligence envers une personne à qui n’est accordée que très peu de place et encore moins de valeur.  La comparaison avec la vie sexuelle est aisée; le narcissisme, l’exhibitionnisme, la violence et le contrôle sont des formes courantes d’utilisation sexuelle d’autrui. Dans aucun de ces cas n’existe une véritable rencontre parce qu’il n’existe pas de considération d’autrui en dehors de son utilité. Une des fonctions de l’éducation sexuelle est de prendre conscience de ces comportements et de les prévenir.

4.4 Les enjeux de la proximité

Sans aller jusqu’aux comportements irrespectueux qui viennent d’être mentionnés, il reste qu’aller vers l’autre est une démarche psychologiquement ardue.  La proximité amène un dévoilement de soi qui révèle à autrui les forces et les faiblesses de chacun et le rend d’autant vulnérable.  Dans le tango, le dévoilement physique est limité par les usages et le code mais le dévoilement psychologique n’est en rien protégé. Les maladresses, les complexes, les traits de caractère, les marquages culturels ou sociaux, tout ce qui fait la personne est mis en jeu et exposé quand elle danse en public. Elle doit alors assumer le risque d’un certain dévoilement majoré par le fait que le tango est aussi un spectacle.  Ce qui est vu dans la danse, ce sont deux personnes et un couple qui exprime la sensualité et l’érotisme du tango en public. Pour protéger les personnes et conserver la nature artistique de la danse, l’intimité érotique n’y sera jamais plus qu’évoquée.

La démarche vers l’autre, les pas en avant, peut viser une proximité allant jusqu'à l’intimité sexuelle ainsi qu’un partage de sentiments qui peut aller jusqu’à l’amour; le tango est saturé de ce rêve de fusion.  Or l’intimité abolit les frontières entre soi et autrui; elle peut faire perdre ses repères, amener toutes les confusions et mener à la fusion, comme c’est souvent le cas dans les amours adolescentes. La grande proximité rend les personnes vulnérables à la critique, aux pressions, à la violence qui est présente dans les relations amoureuses des jeunes, entre autres. Aller vers l’autre est riche de possibilités mais non sans risques.

4.5 La communication comme condition de la  rencontre

Pour qu’une rencontre ait lieu, il est nécessaire d’entrer en communication avec autrui ; c’est le fruit d’un apprentissage autant en éducation sexuelle que dans le tango, mais de façon différente. Alors que l’éducation sexuelle passe uniquement par le langage (discussions, animations de groupe, études de cas, journal de bord), le tango passe exclusivement par le corps. La parole est exclue pendant la danse bien qu’un temps soit réservé à la conversation entre chaque danse d’une tenda*. C’est un bien étonnant spectacle que celui de tous ces couples arrêtés à discuter aimablement sur le plancher de danse, avant de repartir danser. Le rituel du tango ne permet pas de rompre cette pause qui a pour but d’établir ou d’instaurer une communication entre danseurs, tout comme la suite de plusieurs danses qui est nécessaire pour se connaitre. En dehors de ce moment codifié, seule la musique et les corps parlent. Ils communiquent de façon publique mais quasiment invisible pour les spectateurs, d’où l’impression de magie fusionnelle qui émane du tango. Seuls des indices corporels de plus en plus ténus à mesure que les danseurs maîtrisent la danse leur permettent de communiquer. Le danseur qui guide sa partenaire ne dispose que d’une ouverture plus ou moins large du torse, parfois d’un léger appui de la main droite dans le dos de sa partenaire, d’une inclinaison de la tête ou d’une direction du regard pour indiquer à cette dernière le pas suivant. Le mouvement qu’il impulse part de son torse, d’où l’importance de tenir sa partenaire contre lui. De son côté la danseuse ne peut se fier qu’à ces indices pour bouger; elle observe, elle devine, elle attend, elle écoute parfois les yeux fermés pour mieux se concentrer sur le contact corporel et dans le doute, elle pratique la suspension du mouvement…. Les visages des danseurs sont concentrés, parfois tendus; ils sont tout à leur dialogue corporel dans la musique.  Cette exigeante forme de communication  est rendue nécessaire par la nature du tango qui n’est pas, contrairement aux autres danses sociales, une suite de mouvements répétitifs. Le tango est une danse de création continue qu’il faut élaborer au fur et à mesure de la danse. Les danseurs ne disposent que de figures (ou pas)  que le danseur qui agit comme guideur va choisir d’utiliser selon son inspiration, sa partenaire, la musique et l’espace disponible. Autrement dit, sans une intense communication non verbale, le tango n’existe pas. 

La vie sexuelle nécessite autant que le tango des habiletés à communiquer verbalement et corporellement. L’éducation sexuelle passe par un apprentissage de la communication à propos de la vie sexuelle et, par effet indirect souhaité, avec les éventuels partenaires.  Elle prend exclusivement  la forme de discussions, sans aucun apprentissage corporel direct, ne passant que par le langage. Elle prépare à une rencontre qui, elle, passera autant par le corps que par le langage, avec évidemment, une importance corporelle maximale dans la relation sexuelle. Le but de l’éducation sexuelle, à la différence de l’éducation érotique, vise à ce que les relations sexuelles soient de véritables relations humaines et non pas seulement des performances sexuelles.

Dans les deux cas de l’éducation sexuelle et du tango, la connaissance de soi s’affine avec la connaissance d’autrui; une forme de dialogue s’instaure  dans lequel  chacun s’exprime et reconnait  ses limites, ses forces,  ses goûts et ceux de l’autre. Dans les deux cas, la place est faite pour un apprentissage de la tolérance et de l’empathie. Dans le tango comme dans l’amour, l`empathie est un filtre magique comme l’explique Richard David Pretch : « L’image de soi reflétée par l’autre est le plus grand élixir d’amour; et l’affirmation de soi dans le plaisir et dans le regard de l’autre, son arôme le plus convoité » (10).  L’amour, comme la danse, est un art ; les deux peuvent s’apprendre.  

5- Apprendre à danser en couple     

Après la prise de conscience de son identité sexuelle, après l’acceptation des consonances érotiques du tango et sa gestion du désir, après l’approche de l’autre, il reste  encore … à danser avec lui.  Par commodité pédagogique ces éléments ont été présentés comme des étapes successives d’apprentissage sexuel et chorégraphique, ce qu’ils sont le plus souvent effectivement. Mais il se peut fort bien que ces étapes s’inversent et  que, par exemple, le fait d’aller vers autrui confirme une identité sexuelle vacillante. Ou bien encore que le fait de danser permettre d’apprivoiser le désir.  Il reste qu’à la fin du compte, il s’agit de danser le tango et de devenir davantage soi-même comme homme ou comme femme.

Par couple, entendons ici à la fois le couple régulier partenaire de tango et parfois aussi partenaire dans la vie et le couple occasionnel des partenaires de danse privilégiés. La difficulté de préciser cette notion vient de sa parenté avec la vie sexuelle; la notion de couple est connotée.  Ce n’est pas sans raison que l’on parle de couple de danseurs ou de partenaires.  Ce n’est pas sans raison non plus que le tango attire les foules au moment où les danses de couples ont quasiment disparu de l’espace social au profit des danses en ligne et des danses individuelles. Avant de voir des danseurs, les spectateurs du tango voient un couple et ils chercheront toujours ce couple, qu’il soit réel ou imaginaire, derrière les danseurs.

Danser en couple, c’est beaucoup plus que « faire des pas ensemble  » même si la maîtrise des pas obsède parfois les débutants au point de leur faire oublier l`intimité et le plaisir partagés qu’ils recherchaient en venant danser le tango.  D’un piètre chanteur, on dira qu’il a fait toutes ses notes et non pas qu’il a chanté; de même façon, on remarquera vite d’un piètre danseur que s’il a fait des pas, il n’a pas vraiment dansé. C’est que la danse de couple n’est pas qu’une juxtaposition rythmée des pas d’un danseur et d’une danseuse.  Danser en couple suppose une connaissance et une affirmation de soi et d’autrui, une communication et un respect mutuel, un partage de l’espace et de la musique, un engagement commun dans la réussite de la danse.

 Les  danseurs sont sensibles aux signes d’une véritable danse ; quand ils ne les ressentent pas, ils ont le sentiment frustrant de ne pas vraiment avoir dansé.  Ce sont des indices observables par les spectateurs du tango. Le premier indice réside dans la fluidité des mouvements du couple issue de la compréhension du guidage et des rétroactions qu’il suscite; pas d’hésitation mais une légère suspension; pas de brutalité mais de l’intensité ; pas de solo ou même deux solos, mais un duo. Le second indice réside dans l’intensité adéquate des mouvements des deux danseurs, sans raideur mais sans mollesse non plus. Le rythme commun est un troisième élément qui fait bouger ensemble, suivre la musique « d’un même pas », avec le même élan et conséquemment le même arrêt, sans que l’un ne tire, ni que l’autre ne soit à la traîne. Un indice supplémentaire se trouve dans le commun désir de danser qui est souvent inégalement partagé au début de l’apprentissage du tango (« je danse pour lui faire plaisir »). Il tend à s’uniformiser en cours d’apprentissage jusqu’à ce que la danse devienne un projet commun. Finalement, le maître mot est bien celui le plaisir; celui qui est manifestement partagé par les danseurs quelque soit  leur niveau technique, leur condition physique ou leur âge.  Le tango est un voyage à deux dans la musique qui exige  une préparation  (un apprentissage), une direction (un but commun), des balises (un code de comportements et une éthique de la rencontre).     

Comment ne pas voir que les critères qui viennent d’être présentés pourraient être repris mot à mot pour qualifier une relation sexuelle réussie et une vie sexuelle heureuse ?  le tango ne se résume pas plus à des pas de danse que la sexualité ne se réduit aux relations sexuelles ou les relations sexuelles à des techniques érotiques.   

L’éducation sexuelle et le tango ont donc plusieurs points communs. Ils permettent de se connaitre, de s’affirmer comme  individus sexués,  d’apprendre à aller vers l’autre, de se réaliser comme danseurs et comme personnes. Au-delà des normes sociales nécessaires à la vie sexuelle et des codes nécessaires à la pratique de la danse, ils partagent les mêmes enjeux éthiques relatifs à la rencontre.

 Le premier enjeu est celui de l’intimité, de la proximité désirée qui rend heureux mais vulnérable, de son expression publique qui dévoile un peu de soi et du couple avec la valorisation mais aussi toutes les atteintes à l’estime de soi qui peuvent en résulter.

 Le deuxième enjeu  est celui de la liberté; liberté de parole dans l’éducation sexuelle, liberté d’action dans le tango qui permet l’invitation et son refus ainsi qu’une marge de manœuvre pour chacun dans l’espace partagé avec le groupe de danseurs.

Le troisième enjeu est celui de l’intensité mais non de la brutalité; intensité du désir à apprivoiser et de la passion à exprimer. Cette intensité passionnée rend difficile la stabilité des partenaires dans le tango comme dans la vie.

Le quatrième enjeu est celui de la responsabilité ; responsabilité de chacun dans l’apprentissage, dans la réussite de la discussion ou de la danse, dans le plaisir partagé.

Le sixième enjeu est celui de l’égalité et c’est celui qui pose actuellement le plus de problème dans la pratique du tango. La culture machiste qui est à l’origine du tango exige une répartition des rôles qui est anachroniquement   inégalitaire. L’homme y est guideur, actif, inviteur; la femme y est guidée, obéissante, invitée. Il  faudra beaucoup de temps et de travail à cette dernière pour arriver à une maîtrise de la danse qui lui permette une petite marge de liberté propice à l’improvisation. Certes le nouveau tango accorde une place plus importante à la danseuse mais seuls les bals gays permettent actuellement une permutation libre des rôles entre partenaires du même sexe.

Ces enjeux éthiques sont  finalement similaires à ceux qui se trouvent  dans toute rencontre et dans toute relation interpersonnelle. Ils sont seulement plus évidents parce que l’éducation sexuelle et le tango sont des activités collectives et que l’une d’elle (le tango) est une activité publique doublée d’un spectacle.  Et ils sont plus nécessaires qu’ailleurs parce que la sexualité et le désir sont au coeur de ces deux activités; ce sont des forces qui illuminent et réchauffent mais qui peuvent aussi embraser et détruire.  L’énergie sexuelle est reconnue, acceptée, intégrée, transformée en vue d’une rencontre dans l’éducation sexuelle et dans le tango. Elle est encadrée par des normes de discussion et des codes de conduites qui protègent les personnes et permettent la vie sociale (11).  Malgré ces précautions, il  reste toujours la possibilité de l’utilisation d’autrui ou de la fuite dans le plaisir narcissique. Alors, ce qui est vécu  dans l’éducation sexuelle n’est plus une discussion mais un monologue et ce qui est vécu dans le tango n’est plus ni une rencontre, ni une danse.   

Références

(1) Desaulniers Marie-Paule, L’éducation sexuelle; Définition, Édition Agence d'ARC, Montréal, 1990.

(2) Ricoeur Paul, Avant la loi morale, l'éthique, Paris, Encyclopedia Universalis, symposium : les enjeux, p. 42-45, 1988.

(3) Marzano Michela, « Libération sexuelle, consentement et consommation: l’éthique face aux évolutions des mœurs »  dans L’éthique appliquée, Paris; Presses Universitaires de France, p. 90-107, 2008.

(4) Desaulniers Marie-Paule, « Un exemple de débat actuel sur les valeurs: l'éducation sexuelle à l'école », Revue Éducation Canada, Ottawa, Canada, mai 1982, vol. 22, no 2, p. 34-39.

(5) Aprill Christophe, « La construction de soi », dans Tango, Le couple, le bal et la  scène, Paris; Autrement,  p. 82. 2008.

(6) Ministère de l'Éducation du Québec,  Programme d'études, Secondaire, Formation personnelle et sociale, volet Éducation à la sexualité, Québec; Direction générale de développement pédagogique,  p.128, 1984.

(7) Casta-Rosez Fabienne, Histoire du flit, Les jeux de l’innocence et de la perversité, Paris ; Grasset, 2000.

(8) Duquet Françine, avec la collaboration d’Anne Quiniart, Perceptions et pratiques des jeunes du secondaire face à l’hypersexualité et à la sexualisation précoce, Rapport de recherche, Montréal; YWCA,Y des femmes, Montréal/ UQAM, Services à la collectivité/ Forum des jeunes de l’île de Montréal, 2009.

 (9) Maigret Frédéric, « Asi se baila; code des milongas et  droit du quotidien » dans Tango, corps à corps culturel, Danser en tandem pour mieux vivre, France Joyal  (dir), Québec; Presses de l’Université du Québec, p.39-76, 2009.

(10) Pretcht, Richard David, Amour, déconstruction d’un sentiment, Paris; Belfond,  p.220-221, 2011.

(11) Fourez, Georges, Au-delà des interdits; d’une morale de la rencontre à une morale sociale, Paris; Duculot, 1972.

Vocabulaire du tango

Abrazo : étreinte plus ou moins rapprochée

cabacceo : invitation du danseur par un léger mouvement de tête accompagné du regard et réponse de la danseuse.

gancho : crochet effectué entre les jambes du partenaire

milonga : soirée de tango.  

occho :  pivot ou pas en huit

Pratica : soirée de tango consacrée à  la répétition des pas appris en cours.

Tenda : suite de 3 ou 4 danses séparée par quelques minutes d’immobilité sur la piste et terminée par une musique qui n’appartient pas au tango (jazz, classique).

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