Par facilité, le caractère néo-carbonariste des trois points renversés est ici présenté sous forme de trois points horizontaux. |
1 - Recrutement |
Il y a sans doute quelque chose de gênant à vouloir penser le carbonarisme à la lumière de l'actualité sociale ou dans une optique détestable qui serait celle du recrutement. En effet, rien, par définition, ne peut prédisposer l'initié à sa propre initiation, puisque l'initiation est le contact avec le non-conditionnné. Il ne peut être donc recruté, puisque c'est de lui que vient la force à laquelle il est initié. Mais le carbonarisme dont nous parlons procède par étages. Et s'il y a besoin d'initiés, au sens non-conditionné du terme - sur lesquels nous ne pouvons rien dire - en revanche, il doit exister aussi des enveloppes externes, et des couches successives de sympathisants ou de militants, pas nécessairement initiés au sens traditionnel du terme, mais nécessaire sur le plan stratégique et tactique. Bakounine, le leader anarchiste aux trente-cinq années de Maçonnerie croyait simultanément à une révolution prolétarienne, de masse, constituée par les innombrables bataillons de travailleurs formés sur le front de l'anarcho-syndicalisme, et en une révolution que nous oserons qualifier de synarchique, organisée par un très petit nombre d'hommes au niveau européen - il en voulait 400 - initiés en Loges maçonniques, impeccable du point de vue de l'ardeur et de la morale. Disons que nous souscrivons aux vue du géant russe et que nous parlons recrutement lorsque nous réfléchissons aux relais civils et profanes. En Europe, l'émergence en décembre 1995 d'un pôle de contestation sociale opposé à la logique du marché, l'apparition et l'extension d'un mouvement en appelant à la désobéissance civile devant l'iniquité des lois anti-immigrés, la lutte pour les sans-papier, enfin le récent mouvement de revendication des chômeurs, alors interdits de parole dans l'espace citoyen, l'émergence d'une contestation radicale paysanne internationaliste et anti-mondialiste, toutes ces initiatives citoyennes signifient que la mondialisation ultralibérale ne se fera pas sans une opposition politique. Il existe donc bien une opposition, qu'il faut bien qualifier de gauche, et c'est le premier point. Second point, c'est que cette opposition sort enrichie de l'expérience désastreuse des années de "socialisme": sur toute l'Europe la "gauche" sociale démocrate a fait une politique dévastatrice sur le plan social, politique que la droite était incapable de produire elle-même, de telle sorte que cette opposition de gauche ne se retrouve plus dans le parlementarisme socialiste et dans les partis et les syndicats de la gauche institutionnelle. Il y a donc possibilité pour le carbonarisme de trouver dans ce front du refus de la mondialisation marchande des énergies qui n'auront pas été détournée de la cible par la récupération des institutionnels de gauche. Ce sont à eux, qui sont dans le Maquis de gauche, qu'il faut s'adresser pour composer l'enveloppe externe du carbonarisme. Ils se trouvent à la campagne dans l'écologie paysanne contestataire, à la ville dans les coordinations politiques spontanées et autogérées, hors de tout appareil. |
A.'.V.'.C.'.B.'.:: http://www.carbonaria.org/vendas/vendas60.htm |
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